A l’occasion de la sortie en France le 11 mars 2015 de son dernier film A la folie, le festival Premiers Plans et l’ACOR consacrent une journée au réalisateur chinois Wang Bing à Angers le vendredi 16 janvier 2015.
De 9h à 12h50 :
Cinéma les 400 Coups à Angers | séance publique – tarifs festival
PROJECTION de A la folie de Wang Bing (documentaire • 2013 • 3H47 ; distributeur : Les Acacias Films)
Synopsis : Dans une institution psychiatrique de la province du Yunnan, Wang Bing filme l’étage des hommes. Sa caméra s’attache à différents personnages internés : d’abord un muet, puis un jeune homme qui est là depuis peu de temps, un autre interné depuis 12 ans, un autre depuis 2 ans… Même si quelques soignants apparaissent de temps en temps, la plupart du temps les patients sont livrés à eux-mêmes. Ce sont des corps qui attendent, se révoltent comme ils peuvent, inventent des stratégies de résistance.
De 14h à 17h30 :
Centre des Congrès à Angers, salle Sable | entrée libre
RENCONTRE autour de l’œuvre de Wang Bing
Avec Emmanuel Burdeau, critique (Mediapart), co-auteur avec Eugenio Renzi de l’ouvrage Alors la Chine (© Ed. Les prairies ordinaires, 2014) et Arnaud Hée, critique (Études, Bref, Images documentaires, Critikat.com). En présence du distributeur Emmanuel Atlan (Les Acacias Films).
18h :
Centre des Congrès à Angers, stand de la libraire Contact
SÉANCE DE SIGNATURES avec Emmanuel Burdeau, co-auteur avec Eugenio Renzi du livre d’entretien Alors la Chine (Ed. Les prairies ordinaires, 2014), en partenariat avec la librairie Contact.
« À l’Ouest des Rails montrait combien, à la veille de leur faillite, l’attente, les parties de mah-jong, les palabres gagnaient progressivement les usines de Shenyang : dans l’entre-deux de la pleine activité et de la fermeture s’ouvrait une aire de jeu, une vacance. À la folie procède à l’inverse : les lits qui ouvrent le film et qui ne cessent de reparaître ensuite sont élevés à la hauteur d’un théâtre, voire d’une usine. Chacun y dort, bien sûr. Chacun s’y occupe, aussi bien : grignoter, fumer, méditer sur sa vie et ses rêves, ses impôts et ses désirs, y rejoindre un camarade pour des caresses clandestines… D’un film à l’autre il se fait donc un renversement. Mais il se fait surtout une continuité, la continuité d’un affolement dans les partages, la continuité d’une catastrophe et d’une chance. »
Emmanuel Burdeau, In Bed with Wang Bing © ACOR 2014
« Si Wang Bing se plonge dans des lieux et situations extrêmes, il n’a qu’un seul horizon : accueillir l’humain. »
Arnaud Hée, L’homme qui pour(suit) l’humain © ACOR 2014
« Je me considère comme un symptôme du chaos contemporain. » Wang Bing, témoin et sentinelle, dans une démarche à la fois archi-modeste et extrêmement ambitieuse, consigne avec patience, parfois au détriment de sa santé, d’autres Chines – d’un passé proche, ou contemporaines – que l’une des plus grandes puissances économiques du monde côtoie ou absorbe sans plus les voir.
Pas un de ses films qui ne soit passionnant, étonnant et magnifique, à la fois radical et doux, qui n’enregistre d’autres systèmes de vie ou de survie, donnant tranquillement place et reconnaissance à ces hommes, ces femmes et ces enfants ordinaires ignorés.
L’Institut Confucius des Pays de la Loire d’Angers est partenaire de la programmation Chine du festival Premiers Plans.