La fête des lanternes (元宵节 yuánxiāojié), où la lumière est reine, clôt le cycle des festivités du Nouvel an chinois. La population (de nos jours, surtout les enfants accompagnés de leurs parents) sort pour une promenade à la nuit tombée, une lanterne à la main. Bien que les modèles traditionnels (huadeng 花燈) en papier illuminés à la bougie gardent leurs adeptes, on en trouve de plus en plus en plastique et fonctionnant à piles. Les effigies des personnages de dessins animés préférés des jeunes font concurrence aux motifs traditionnels (animaux et plantes, scènes légendaires ou mythologiques). Des concours de lanternes et de devinettes sont organisés dans les temples. Certaines municipalités prévoient des défilés de chars lumineux.
Il est de tradition de manger une soupe de yuanxiao (元宵), dessert éponyme de la fête. Ce sont des boulettes de pâte de riz farcies (en majorité sucrées) cuites à l’eau, dont la forme arrondie symbolise la plénitude, la famille réunie et la satisfaction des besoins.
L’origine de cette fête est complexe. Elle continue une très ancienne tradition qui divisait l’année en trois parties (yuan 元), la première débutant le 15e jour du premier mois avec une fête en l’honneur de l’anniversaire de Tianguandadi, divinité régissant le Ciel introduite à l’époque des Han par l’École des cinq boisseaux de riz. Cette célébration se serait enrichie de traditions issues de la cour impériale (lanternes, boulettes).
Les légendes relatant l’origine de la fête font état de la colère du dieu du feu menaçant d’incendier la capitale le 15e jour du premier mois lunaire. Une personne astucieuse aurait alors eu l’idée de faire sortir tous les habitants dans la rue ce soir-là avec des lanternes rouges, et d’en accrocher à toutes les portes, afin que le dieu, croyant la ville déjà en proie aux flammes, se retire. Dans la version la plus populaire, la menace divine est un canular monté par un conseiller impérial au grand cœur afin de permettre à une jeune servante du palais de sortir et de revoir sa famille pour un soir.