Vernissage le mardi 19 novembre 2013 dès 18h avec la projection de films d’animation des Studios de Shanghai. Entrée libre et gratuite.
En 1949, la République Populaire de Chine crée le Studio des Films d’Animation de Shanghai. Il réunit tous les professionnels de l’animation, du dessin de la bande dessinée, mais aussi des peintres traditionnels. Te Wei, co-fondateur de la structure, la dirigera jusqu’en 1986. Il est lui-même réalisateur ; son film IMPRESSION DE MONTAGNE ET D’EAU est une œuvre majeure de l’animation chinoise. Cette structure engage rapidement plus de trois cent personnes, dont les célèbres Frères Wan : Laiming, qui se passionne pour le dessin animé, Guchan, qui mettra au point la technique d’animation de papiers découpés, et Chaochen, le spécialiste des marionnettes.
Le Studio de Shanghai concentre ainsi toutes les compétences. Doté d’une mission de création d’oeuvres originales confiées à une équipe de calligraphes et peintres illustrateurs pour enfants, le Studio a pour tâche essentielle de réaliser, en priorité pour les enfants chinois, des films artistiques et éducatifs. La créativité s’exerce dès lors, à partir de la technique traditionnelle occidentale du dessin animé.
Pendant les années cinquante, et jusqu’au milieu des années soixante, les films d’animation connaissent une période florissante. Ils se détournent des modèles américains et s’orientent ainsi vers de nouvelles techniques comme le papier découpé, la peinture sur verre et surtout le dessin à l’encre de chine. L’apport du travail des frères Wan à ces nouvelles méthodes de travail est colossal. Mais la grande innovation et l’originalité résident dans l’invention et la mise au point (toujours mystérieuse) par Te Wei (et son équipe) du «lavis animé», puis du «lavis découpé» à la fin des années cinquante, puisées dans la tradition de la calligraphie et de la peinture chinoise utilisant encre de chine et aquarelle. Une esthétique unique au monde, découverte dans les festivals internationaux en 1960 avec LES TÊTARDS À LA RECHERCHE DE LEUR MAMAN qui animent les peintures de Qi Baishi, artiste très connu en Chine, spécialiste au siècle dernier de la flore et de la faune des étangs.
En 1965, durant les prémices de la révolution culturelle, Laiming Wan réalise LE ROI DES SINGES avec l’orchestre de l’opéra de Pékin. Bientôt, le gouvernement interdit le film. Si la production du Studio de Shanghai se poursuit, l’Etat la contrôle ; il faudra attendre la fin des années soixante-dix pour retrouver un souffle créatif. Après la chute de Mao, le Studio reprend son activité avec le retour de Te Wei. Le cinéma d’antan revient sur la scène internationale… Le cinéma chinois est toujours vivant, il ré-exploite les techniques traditionnelles mises en place avant la Révolution Culturelle. Les Chinois retrouvent leur goût pour les œuvres littéraires portées à l’écran. Le succès du PRINCE NEZHA TRIOMPHE DU ROI DRAGON, adaptation d’un roman classique, dépasse les frontières de la Chine, puisque le film est présenté hors compétition au Festival de Cannes de 1980. Quant au court métrage LES TROIS MOINES, de Ah Da, il remporte un prix en 1982 au Festival de Berlin. Le cinéma d’animation chinois commence ainsi à percer sur la scène internationale. Aujourd’hui, le Studio subit de plein fouet la concurrence internationale. Confronté à des difficultés économiques et à la diffusion des produits standardisés principalement «télé», il a perdu beaucoup de son âme, au profit de productions internationales formatées.
En Chine, les affiches de films d’animation ont toujours été rares. En effet, à Shanghai on produisait principalement des courts-métrages, projetés en première partie de séance, avant le long-métrage qui seul avait droit à une affiche. D’autre part, parce qu’ils étaient destinés aux enfants, ces films jouissaient d’un statut inférieur à celui de la fiction. Il a fallu que des amateurs hors de Chine commencent à s’y intéresser pour que les Chinois les regardent d’un autre œil.
Cette exposition rassemble les plus belles affiches des films des Studios d’animation de Shanghai. Elle s’inscrit dans le cadre du partenariat de l’Institut Confucius avec l’Abbaye de Fontevraud et le Centre de Documentation sur le Cinéma Chinois de Paris.
Exposition à l’Institut Confucius du 20 novembre au 31 décembre 2013.
Renseignements : 02 41 95 53 52 – bienvenue@confucius-angers.eu