Internet et Politique

Sur les blogs, microblogs et forums de discussion chinois, 538 millions de personnes se divertissent, s’informent et, souvent, parlent politique. Ils s’indignent devant le traitement réservé à des ouvriers migrants, dénoncent des expropriations illégales et vont jusqu’à critiquer la corruption de leurs dirigeants. Malgré la censure, Internet a donc profondément transformé les relations entre les citoyens et les dirigeants chinois. A travers de nombreux exemples de mobilisations politiques, cette conférence permettra de mieux comprendre les promesses de l’émergence d’une forme d’opinion publique en ligne, mais aussi ses ambiguïtés et ses limites.

Séverine Arsène, docteur en science politique de l’IEP de Paris, est membre du Laboratoire Communication et Politique du CNRS. Ses recherches sur les usages et la gouvernance d’Internet en Chine éclairent les transformations des rapports de pouvoir au sein de la société chinoise. Elle a mené des recherches au laboratoire Orange Labs à Pékin, et enseigné à l’Université Lille 3 et à l’Université Georgetown à Washington DC. Son livre, Internet et politique en Chine, a été publié aux éditions Karthala en 2011.

Conférence gratuite ouverte à tous les publics.

Les éditions Fei

Du 17 au 21 octobre 2012, l’Institut Confucius des Pays de la Loire d’Angers s’associe au Quai dans le cadre du festival PAS[S]AGE destiné aux 9/13 ans. Cette année, c’est « La balade de Yaya » publiée aux éditions FEI qui est mise à l’honneur : l’épopée de Yaya, fille d’un riche commerçant, et Tuduo, gamin des rues, dans le Shanghai en guerre de 1937. En marge de l’exposition et des rencontres/ ateliers avec l’illustrateur Golo Zhao (venu de Pékin pour l’occasion) et l’auteur Patrick Marty, une conférence et un débat mettent en lumière le parcours de Xu Ge Fei, fondatrice des éditions FEI, ainsi que le regard de Golo Zhao sur le manhua (nom donné à la bande-dessinée chinoise).

Tout le programme : www.t-ok.eu

La rencontre avec Xu Ge Fei et Golo Zhao, le vendredi 19 octobre de 18h à 19h

Passeurs de texte entre auteur et lecteur, les métiers de la publication sont représentés par les éditions Fei. Créées par Xu Ge Fei, une jeune Chinoise passionnée par la culture de son pays d’origine et celle de la France, les Éditions FEI font découvrir aux lecteurs occidentaux les créateurs de bandes dessinées chinoises trop longtemps méconnus par le public.
En présence de l’illustrateur Golo Zhao.

Les multiples ateliers pour les 9/13 ans :  inscrivez-vous !

  • mercredi 17 octobre à 14h : atelier La Balade de Yaya.
    Avec Golo Zhao, illustrateur et Patrick Marty, directeur artistique.
    Gratuit sur réservation : 02 41 22 20 20
  • samedi 20 octobre à 14h30 et dimanche 21 octobre à 14h30 : atelier calligraphie chinoise avec Chang Chungliang, calligraphe.
    Gratuit sur réservation : 02 41 22 20 20
  • samedi 20 octobre à 17h30 : rencontre La Balade de Yaya
    avec Golo Zhao, illustrateur et Xu Ge Fei, éditrice. Entrée libre et gratuite
  • dimanche 21 octobre à 14h30 : atelier La Balade de Yaya.
    Avec Golo Zhao, illustrateur. Gratuit sur réservation : 02 41 22 20 20

La grande exposition La balade de Yaya dans le forum du Quai pendant toute la durée du festival PAS[S]AGE.

Le débat « Faut-il avoir peur de la bande dessinée et du manga ? », le vendredi 19 octobre de 19h30 à 21h

La place occupée par la BD et le manga dans les lectures des enfants suscite des craintes parce qu’elle exclut parfois le temps de découverte de ce qu’on appelle la littérature. Nous verrons pourquoi la BD et le manga attirent plus les jeunes lecteurs que les romans. Est-ce une question d’imaginaire ? De facilité de lecture ? De culture ? L’image est-elle une forme d’écriture ? Nous nous interrogerons sur les différences entre la BD et le manga, sur leurs codes, mais aussi leurs valeurs intrinsèques et récurrentes.

En présence des auteurs et illustrateurs Claudine Desmarteau, Fred Bernard, Yann Dégruel et Golo Zhao. Modération Laurent Beauvallet, journaliste culture Ouest France.

 

Succès de la Journée Portes Ouvertes de l’Institut Confucius le 19 septembre 2012

De 15h00 à 20h30, l’Institut Confucius a accueilli tous les curieux de la Chine pour faire découvrir les offres de cours ainsi que les multiples activités culturelles offertes pendant l’année.

Tout l’après-midi, une centaine de visiteurs est venue se renseigner, procéder aux inscriptions et profiter des diverses animations proposées par l’Institut Confucius.

Wang Yan, professeur de chinois à l’ICPLA, a préparé, avec les enfants, de délicieux raviolis chinois. Après la confection, place à la dégustation !

Pendant ce temps, Guo Xinxin, professeur de chinois également, a enseigné la périlleuse fabrication des origamis. Les petites mains sont rapidement devenues expertes !

Un petit tour à l’atelier mahjong où les curieux se sont initiés et les amateurs se sont appliqués.

L’association Perle du dragon est également venue participer en proposant démonstrations et initiations au taijiquan.

Zhuang Wenjue, professeur de calligraphie et de peinture chinoises à l’ICPLA, a également proposé des démonstrations devant des yeux ébahis.

Le tout en musique, effectué par Yang Rulin (étudiante chinoise au Conservatoire d’Angers) au violon !

De 18h30 à 20h30, Wang Yan et Guo Xinxin ont présenté le contenu des cours de langue proposés à l’ICPLA et répondu à toutes les questions.

Un grand merci à tous les partenaires et bénévoles pour leur participation : l’Association Perle du Dragon, Rulin, Qingyuan, Yingjun, Céline… et la maman de Wei !

 

Laurent et Benoît, de retour d’un séjour linguistique estival à l’Université de Ludong à Yantai

Laurent Houssard et Benoît Legrand apprennent le chinois à l’Institut Confucius. De mi-juillet à mi-août 2012, ils ont vécu sur le campus de l’Université de Ludong dans la ville de Yantai (ville jumelle d’Angers) pour un séjour linguistique. Pour chacun, c’était également le tout premier voyage en Chine. Laurent Houssard a bénéficié d’une bourse du Hanban pour son séjour. Retour sur leurs expériences respectives et quelques anecdotes!

Laurent et Benoît (à droite) à l’Université de Ludong, Yantai

Pourquoi avez-vous décidé de partir à l’Université de Ludong à Yantai en Chine ?

Benoît : Le but, c’était d’améliorer mon chinois, d’avoir une connaissance de la Chine, de la culture chinoise. Pour ma part, j’aime beaucoup voyager, j’étais déjà allé en Nouvelle-Zélande pour améliorer mon anglais. De plus, je suis étudiant et j’ai du temps l’été. Ce sont les deux raisons qui m’ont poussé à partir. En plus, tout s’était bien passé en Nouvelle-Zélande, donc pourquoi pas en Chine? Ensuite, en ce qui concerne le Shandong, c’est l’Institut Confucius qui m’a permis d’aller à Yantai, parce qu’il y a un partenariat entre la région des Pays de la Loire et la province du Shandong.

Laurent : Apprenant le chinois, cela me paraissait logique qu’à un moment ou à un autre, j’aille en Chine. De plus, dans mon cas, il y avait une question de limite d’âge, car jusqu’à 35 ans j’étais éligible à bourse du Hanban, donc il fallait que je me décide assez vite. Peut-être que si j’avais vraiment eu le choix, j’aurais attendu une année supplémentaire, afin d’avoir un meilleur niveau, mais dans ces circonstances il fallait se dépêcher. C’est tombé sur nous, et j’en suis tout à fait content.

Combien de temps êtes-vous resté en Chine ?

Benoît : Je suis resté un petit peu plus longtemps. Je suis arrivé avant à Pékin. Je suis resté 6 jours dans une auberge de jeunesse et j’ai visité les principaux monuments de Pékin. Je suis arrivé un peu plus tôt à Yantai ; on m’avait dit qu’on pouvait le faire, on m’avait dit qu’il y aurait des étudiants qui seraient là pour s’occuper de nous. Voilà. Du coup, je suis arrivé avant tous les autres étudiants qui faisaient partie du programme d’échange d’été, à part un. Donc, en tout je suis resté 39 jours en Chine.

Laurent : Moi je suis resté 33 jours. Je suis arrivé directement à Yantai et je suis rentré en France un petit peu plus tard que Benoît.

Comment s’est passé l’accueil à votre arrivée ?

Benoît : Ce fut un très bon accueil. En ce qui concerne le logement, on ne nous a pas trop donné d’informations, on ne nous a pas indiqué où sont les produits d’entretien, comment utiliser les machines à laver… Donc pour ma part, ce sont des étudiants coréens qui se sont vraiment occupés de moi. Eux ne faisaient pas partie du programme d’échange mais ils étaient l’année et m’ont tout expliqué.

Laurent : Pour moi, l’arrivée fut un peu plus facile, parce que quand je suis arrivé, Benoît été déjà là, donc il m’a un peu « coaché » sur les différentes fonctionnalités du bâtiment. On a été se promener en ville, et puis assez vite, on a été assez autonome finalement. Yantai n’est pas une ville immense donc dès lors qu’on a compris où étaient les bus, où l’on pouvait faire ses courses, c’est devenu une vie d’étudiant assez normale, sauf que c’est en chinois, mais à part ça tout le reste est pratique.

Laurent et son colocataire coréen

Comment se sont déroulés les cours ?

Benoît : Ça, c’était le plus amusant je pense, on a des choses à raconter !

Laurent : On a été accueilli par un test.

Benoît : Un HSK 4. C’était simple, on nous donnait un document, ceux qui ne pouvaient pas le lire étaient dans le cours débutant, ceux qui essayaient se retrouvaient dans le groupe 2. En fait, on a trouvé qu’il y avait un problème sur leur définition des niveaux de chinois. Leur façon de juger les niveaux de chinois n’était pas très claire.

Laurent : Par exemple, en ce qui me concerne, du fait que j’avais passé le HSK 3, ils ont estimé que j’étais vraiment dans les bons mais sans vraiment lire mon test. Je le sais, je l’ai gardé, je ne leur ai pas rendu, parce que j’avais trop honte! Mais je pense aussi que c’était dû à mon âge, parce que j’étais le plus vieux, donc ils se sont dit que je devais avoir étudié plus longtemps.

Benoît : Il y avait des Coréens qui avait un niveau bien meilleur que le nôtre, qui méritaient d’être dans un niveau au-dessus, mais qui ne l’étaient pas.

Laurent : Mais ensuite, on a heureusement pu rectifier le tir et se retrouver dans les groupes qui nous correspondaient.

Benoît : Même au sein d’un même groupe, et c’est ça le plus particulier, les cours étaient de niveaux très différents. Il y avait certains cour, le matin, où l’on apprenait 2 mots de vocabulaire, et d’autres, un prof en particulier, où l’on devait retenir 30 nouveaux mots, les exigences étaient aussi de plus haut niveau.

Combien d’heures de cours par semaine aviez-vous ?

Laurent : On devait avoir 20 heures de langue par semaine, 4 heures par jour, donc 2 fois 2 heures, c’est-à-dire un premier cours de 2 heures, suivi d’un second cours de 2 heures. Chaque matin du lundi au vendredi, de 8h à midi avec 3  professeurs de langue et 1 professeur de civilisation.

Benoît : L’après-midi, on avait des activités de calligraphie et de tai-chi-chuan. C’était toujours la même chose, une fois sur deux, soit du tai-chi soit de la calligraphie. Mais dans les faits, on n’y a pas trop participé. Le matin était déjà suffisant, on avait beaucoup de travail personnel sur les cours en début d’après-midi ou en fin d’après-midi, donc on préférait éviter les activités annexes. Mais on n’était pas les seuls. Sauf le vendredi après-midi où c’était très intéressant car on rencontrait des étudiants chinois qui apprennent le français. Nous en avons rencontré deux, et tous les vendredis on se voyait.

Avez-vous le sentiment d’avoir progressé ?

Benoît : Ah oui ! D’ailleurs, j’ai même trouvé que les cours les plus durs étaient les plus efficaces. Celui-là (le prof cité ci-dessus) ne nous laissait aucun temps de pause. Ça marchait toujours de la même façon, il nous faisait lire entre 20 et 30 nouveaux mots de vocabulaire.

Benoît à la découverte de Yantai avec un ami coréen

Vous êtes-vous fait des amis ?

Laurent : Complètement, oui. On a forcément rencontré des personnes d’autres nationalités, car on n’était que deux Français. Nous étions en cours avec d’autres étudiants, des Coréens et des Canadiens en ce qui nous concerne.

Benoît : Il n’y avait que quatre nationalités présentes dans les cours d’été : Canadiens, dont une grande partie venait de la communauté asiatique canadienne avec un très bon niveau de chinois, Coréens, Anglais et les deux Français.

Laurent : Ça se mélangeait pas mal, mais bizarrement on était plus copain avec les Coréens qui étaient peut-être plus ouverts, moins soudés en blocs nationaux. Peut-être plus curieux de nous aussi, et comme on était moins nombreux et plus disponibles, on n’a pas fait tellement d’excursions en groupe autrement qu’entre amis.

Comment se passait la vie en dehors des heures de classe (visites, sorties…) ?

Laurent : Le soir, je mangeais assez tôt, vers 18h30, et je me couchais de bonne heure. Parfois, on faisait des sorties en ville, mais généralement, je me couchais vers 9 heures le soir, donc c’était l’heure où le campus se réveillait plus ou moins. Donc, j’ai vécu un peu en décalé par rapport à mon colocataire, il y avait plusieurs fuseaux horaires sur le campus, mais ça ne m’a pas empêché de faire un certain nombre de balades. On est allé visiter Yantai, j’ai visité 2 ou 3 parcs, la plage, on est allé à une cinquantaine de kilomètres visiter une ancienne ville portuaire fortifiée. On est aussi allé aussi au zoo de Yantai, on a vu des pandas, on s’est fait attaquer par des moustiques. C’était chouette! C’est vrai qu’au bout de quatre semaines à Yantai, j’imagine qu’on a un peu fait le tour, mais pour le temps que j’y ai passé, je ne me suis vraiment pas ennuyé.

Benoît : C’était plutôt des sorties le soir. J’étais souvent avec des Coréens qui ne parlaient pas beaucoup anglais, donc c’était pas mal. En chinois, ils avaient beaucoup de vocabulaire mais pas une bonne grammaire, donc on parlait une sorte d’anglais-chinois. En tout cas, c’est sûr que ça a bien fait progresser mon chinois!

Avez-vous rencontré des difficultés particulières lors de votre séjour ?

Laurent : Non pas vraiment, on avait une grande liberté, on était peu encadré donc on pouvait faire ce que l’on voulait. Ce qui m’a un peu manqué, c’est qu’au bout d’un moment j’aurais aimé avoir 2-3 livres en français en plus, 1 ou 2 films, etc. Je ne m’attendais pas à être coupé comme cela de la culture française. Mais ce n’était pas si dérangeant que cela.

Benoît : Le petit déjeuner a été la chose la plus difficile, mais à part ça c’était très bien. Je prenais des snacks, car je ne pouvais pas manger de la nourriture chinoise dès le matin. Pour le déjeuner et le dîner, ça nous arrivait de manger chinois, mais on se dirigeait plutôt vers la nourriture coréenne.

Laurent : C’est moins déstabilisant. Je trouve que la cuisine chinoise est très salée et très grasse. Il n’y a pas vraiment un plat appétissant, c’est plutôt un mélange de plusieurs plats qui va être appétissant, donc il faut connaître un minimum pour faire les bons choix. Mais j’ai quand même bien mangé.

Benoît à la découverte de Yantai

Quels sont les points positifs qui ressortent de cette expérience ?

Benoît : Il y en a beaucoup. Un séjour très agréable qui m’a permis d’avoir un aperçu de la culture chinoise. Pour ma part, c’était plutôt un « mix » entre culture chinoise et culture coréenne. Puis, j’ai l’impression d’avoir progressé en chinois.

Laurent : En ce qui me concerne, cela m’a donné envie de continuer, car j’ai beaucoup pratiqué l’oral et j’aimerais faire le lien avec l’écrit pour capitaliser ces nouveaux mots, ces nouvelles tournures. C’est très encourageant. Sinon, l’accueil était excellent. C’était la première fois que je partais en Chine, et je pense que le séjour linguistique est un bon moyen d’aller au-delà des apparences, de sentir certaines réalités du pays par-delà les séjours purement touristiques. Par exemple, le fait de prendre le bus en Chine avec de « vrais » Chinois, être confronté à de vrais problèmes quotidiens, etc. D’autant plus que tout s’est bien passé. J’ai réussi à aller partout où je voulais, dans les conditions que je voulais, et j’ai trouvé les Chinois très disponibles, toujours prêts à aider. J’encourage vraiment les Français à se rendre là-bas, et c’est vrai que dès lors que l’on parle un petit peu chinois, cela facilite les choses et l’on se sent encore mieux accueilli. Par ailleurs, compte tenu du fait que les Chinois prennent l’éducation très au sérieux, les conditions d’études étaient idéales.

Avez-vous une anecdote à raconter, un moment qui vous aurait surpris ou amusé ?

Benoît : C’est vrai que c’est toujours drôle, je ne sais pas, de demander quelque chose. Par exemple : « Où est-ce que je peux brancher mon ordi ? » et qu’on te ramène des ciseaux !

Laurent : Je n’ai pas le souvenir d’avoir eu affaire à ce genre de situation. Je me souviens que j’ai failli faire boire de la lessive à Benoît qui pensait que c’était une boisson exotique ! Et sinon, je me souviens que de la fenêtre de la chambre de Benoît on pouvait y observer 12 terrains de basket et 9 terrains de volley, voilà la Chine ! Tout est super géant!

Laurent : Il y a eu de nombreuses anecdotes marrantes, mais pour se faire des blagues on était  limité par la langue, donc c’était surtout basé sur des imitations, des parodies et aussi beaucoup d’humour de répétition. En cours par exemple, c’est une pédagogie basée sur la répétition, donc cela nous encourageait à notre tour à parodier les professeurs. Il y avait un prof que l’on aimait bien, assez ambitieux, qui nous donnait la veille pour le lendemain un texte de 10 – 15 phrases idiomatiques, des constructions pas du tout familières, à apprendre par cœur. Il avait du mal à comprendre que l’on puisse avoir des difficultés le lendemain!

Benoît : Il nous donnait le texte, il le lisait, il fallait qu’on le traduise en français. Et le lendemain, en s’appuyant sur notre texte traduit, il fallait lui redonner une version en chinois. Déjà qu’il y avait des trous dans mon texte en français, alors le refaire en chinois, ce n’était pas évident.

Laurent : Il y a eu des chansons aussi. On a passé des heures et des heures à chanter mais sur le principe de la répétition. Le play-back arrivait à la fin, et on repartait au début. Au bout d’une heure et demie à chanter la même chanson 3 minutes 30, tu ne peux plus la supporter la chanson!

Benoît : Pour nous c’était impossible de comprendre comment ils pouvaient faire ça, même lui (le professeur) devait être fatigué de cette chanson, tout en pensant que c’était efficace.

Ce séjour vous a-t-il donné envie de réitérer l’expérience ?

Benoît : Si j’ai le temps, j’aimerais bien. Mais ce ne serait pas à Yantai, je changerais de ville. La Chine est immense, si on ne connaît qu’une petite partie c’est dommage.

Laurent : Cela m’a donné envie de repartir mais pas uniquement pour des études, pour un échange quelconque, un travail éventuellement.

La fête de la mi-automne 中秋节

On s’accorde en général pour y voir la synthèse d’un ancien culte lunaire et d’une fête agricole, célébration des récoltes de l’année accompagnée d’un festin. C’est l’anniversaire du Dieu du Sol, le « fonctionnaire divin » local, et les paysans en profitent pour solliciter sa bienveillance pour l’année à venir. La fête de la mi-automne représente l’un des deux plus importants congés du calendrier chinois, l’autre étant la nouvelle année lunaire chinoise, ou Nouvel An chinois.

Sous la dynastie Tang (618-901), les Tujue, une minorité nationale attaquait fréquemment la frontière nord de la Chine. L’Empereur Li Shimin envoya le général Li Jing à la tête d’une armée. Après quelques mois de guerre, Li Jing réussit à repousser les Tujue et à rétablir la paix. La campagne militaire terminée, le général rentra à Chang’an, la capitale, où il arriva le 15 août du calendrier lunaire. L’Empereur le fit accueillir en grande pompe, comme un héros, au son des cloches et des tambours.

En l’honneur de cette victoire et de la paix retrouvée, un marchand de Chang’an créa pour l’Empereur un gâteau spécial de forme ronde et coloré. L’Empereur Li Shimin le distribua à ses ministres et leur dit qu’il fallait le manger pour inviter la lune. Voilà pourquoi il s’appelle « Gâteau de lune ». Depuis, la fête de la mi-automne est l’occasion pour les chinois de manger des gâteaux de lune 月饼 (yue bing).

« Miroir du vide » de la réalisatrice Ma Li

Un documentaire présenté par l’ethnologue Nicolas Sihlé.

À l’ouest de la région du Kham (province du Sichuan, Chine), se trouve la commune la plus élevée au monde : le district de Sershül, qui abrite de nombreux monastères bouddhistes tibétains, dont la mystérieuse lamaserie Sershül Gompa. Le film s’intéresse aux pratiques quotidiennes des moines et des prêtres qui y mènent leur existence spirituelle, dans les conditions de vie extrêmes d’un lieu perché à 4500 mètres d’altitude. La réalisatrice chinoise, Ma Li, est parvenue à rencontrer plusieurs moines, dont certains en retraite spirituelle depuis dix-sept ans. Elle a également enregistré le festival annuel de la Grande Prière rassemblant plus de dix mille personnes, et elle a pu filmer, pour la première fois, la pratique mythique de l’enterrement céleste.

Nicolas Sihlé, ethnologue et chercheur au Centre d’études himalayennes (CNRS), présentera le film et répondra aux questions du public à l’issue de la projection.

Date : mardi 2 octobre 2012

Horaire  : 20 heures

Lieu : Espace culturel de l’Université d’Angers, 4 allée François Mitterrand (Campus Saint-Serge)

2010 – Chine – 120 min

Entrée libre, gratuite, tous publics (dans la limite des places disponibles).

Un événement organisé par l’Institut Confucius des Pays de la Loire d’Angers en partenariat avec les Ateliers du doc, le festival Shadows et l’Espace culturel de l’Université d’Angers.